Le logo de la célèbre marque de montres suisse Rolex. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
Les exportations de montres suisses ont explosé vers les Etats-Unis en avril, y bondissant de 149,2% par rapport à la même période un an plus tôt face aux craintes autour des droits de douane, a annoncé mardi la fédération horlogère.
Au vu de son excédent commercial avec les Etats-Unis, la Suisse s'est vue imposer des droits de douane dits réciproques de 31% par l'administration de Donald Trump, avant qu'ils ne soient mis en pause pour 90 jours, suscitant de vives inquiétudes pour l'horlogerie, qui doit produire ses montres en Suisse pour pouvoir apposer le précieux label Made in Switzerland (fabriqué en Suisse).
Ces craintes se sont traduites par "une envolée exceptionnelle des envois à destination des États-Unis", a indiqué la fédération horlogère dans un communiqué.
Ce bond des expéditions vers les Etats-Unis a fait gonfler le total des exportations horlogères pour le mois d'avril, en hausse de 18,2% tous marchés confondus, à 2,5 milliards de francs suisses (2,7 milliards d'euros).
Sans ces envois massifs vers les Etats-Unis, les exportations horlogères s'inscriraient en "repli de 6,4%" en avril, a toutefois souligné la fédération horlogère, qui évoque une "tendance mitigée" sur les autres marchés.
Durant le mois d'avril, les exportations ont progressé de 1,6% vers le Royaume-Uni, de 4,8% vers la France et de 1,9% vers le Japon, mais ont chuté sur les autres grands marchés en Asie, fléchissant de 30,5% vers la Chine et de 22,8% vers Hong-Kong.
Les Etats-Unis sont un marché clé pour les horlogers suisses. L'an passé, leurs exportations s'y sont montées à 4,37 milliards de francs suisses, en hausse de 5%, ce qui avait contribué à atténuer la baisse de la demande chinoise pour les produits de luxe.
Les horlogers suisses ont aligné quatre années de forte croissance aux Etats-Unis, un marché qui a dépassé la Chine et Hong-Kong en 2021 pour devenir leur première destination d'exportations.
Les droits de douane aux Etats-Unis suscitent donc de vives inquiétudes pour le secteur. La Suisse cherche cependant à négocier avec Washington.
Mi-mai, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et le ministre de l'économie Guy Parmelin ont revu à Genève le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent et le représentant au Commerce Jamieson Greer en marge des négociations avec la Chine, après une première rencontre à Washington fin avril.
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